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Fact check de Fanny : Les déchets de faible activité proviennent-ils des hôpitaux ?

Extrait de la bande dessinée : « De Kiekeboes : Uranium-235 »

Dans « Uranium-235 », Fanny Kiekeboe visite un entrepôt où sont stockés des déchets de faible activité et de courte durée de vie pendant une centaine d'années. Le guide explique que ces déchets proviennent d'hôpitaux. Est-ce le cas ? Et que fait le SCK CEN dans la « vraie vie » pour limiter autant que possible la quantité de déchets ? Voyons cela de plus près.

© En collaboration avec De Standaard Uitgeverij. Toutes les illustrations et les intrigues leur appartiennent.

SCK CEN - De Kiekeboes - Cat A-afval (2024)

Less is more

Tout ce qui s'est déjà trouvé dans une centrale nucléaire n'est pas forcément un déchet radioactif. Il existe des méthodes pour récupérer au maximum les matériaux et limiter au strict minimum la quantité de déchets nucléaires. Et cela tombe bien, car la fermeture et le démantèlement des centrales nucléaires belges étant imminents, il vaut mieux avoir un plan solide. 

Mais comment réduire la quantité de déchets radioactifs de manière rentable ? Après des années de travail de pionnier, nous sommes fiers d'affirmer que le SCK CEN a développé une grande expertise dans ce domaine. Nous avons démantelé notre Belgian Reactor 3, réacteur à eau pressurisé (BR3), le prédécesseur des centrales nucléaires de Doel et de Tihange. Nous sommes également étroitement associés à d'autres projets de démantèlement et à la recherche sur la gestion sûre des déchets.

Toute matière susceptible d'être contaminée par la radioactivité, provenant généralement d'une installation nucléaire, est soumise à un processus :

  • SCK CEN - De Kiekeboes - Laagradioactief afval (2024)

    1. Tri

    Mesurer, c'est savoir. Nous mesurons soigneusement toutes les matières potentiellement radioactives. Nous séparons ainsi les flux de déchets :

    • Matériaux exempts de radioactivité 
    • Matériaux que nous pouvons déclassifier (voir 2. Récupération)
    • Matériaux non réutilisables (voir 3. Stockage) 
  • SCK CEN - De Kiekeboes - Laagradioactief afval (2024)

    2. Récupération

    Nous décontaminons les matériaux qui sont (légèrement) contaminés par la radioactivité. Cela signifie que nous traitons les matériaux et réduisons le niveau d'activité jusqu'à ce qu'ils puissent être considérés comme des déchets ordinaires. Dans le jargon technique, on parle de déclassification.

  • SCK CEN - De Kiekeboes - Laagradioactief afval (2024)

    3. Stockage

    Impossible de réutiliser les matières radioactives ? Dans ce cas, l'ONDRAF veille à ce qu'elles soient gérées en toute sécurité, aujourd'hui et à l'avenir. 

Saviez-vous qu'après 35 ans, nous sommes dans la phase finale du démantèlement du BR3 ? Au cours de ce démantèlement, nous avons déjà traité 2646 tonnes de déchets. Seuls 9,5 % sont des déchets radioactifs que nous ne pouvons plus trier ni récupérer. La phase finale est donc un stockage.

L'économie circulaire dans le démantèlement et la recherche sur la gestion sûre des déchets radioactifs sont essentielles pour nous dans Exploring the nuclear lifecycle – un pilier essentiel de notre plan stratégique. « Exploring 2040 ». Envie de savoir comment nous réduisons l'empreinte écologique du démantèlement ? 

Voici quelques exemples concrets :

  • Notre projet ANUBIS se concentre sur des techniques de mesure avancées pour réutiliser ou recycler les matériaux issus du démantèlement des centrales nucléaires belges.

    En savoir plus >>
  • Notre installation MEDOC a éliminé la couche superficielle contaminée de plusieurs métaux - provenant du BR3 - par nettoyage chimique. Pas moins de 71 tonnes de métal ont été ainsi éliminées comme ferraille au lieu de déchets faiblement radioactifs.

  • Dans le cadre du projet SMELD, nous menons des recherches sur le recyclage du métal présentant un niveau de radioactivité limité, en utilisant un four de fusion nucléaire pour la recherche.

    En savoir plus >>

Phase finale : le stockage

Les déchets qui ne peuvent pas (plus) être recyclés doivent finalement être stockés. L'ONDRAF est l'institution nationale responsable de la gestion des déchets radioactifs de A à Z. 

Stocker des déchets, cela peut sembler un peu étrange, mais pour les déchets radioactifs, c'est exactement ce qu'il faut faire : tant que les déchets peuvent présenter un danger, nous devons les protéger des personnes et de l'environnement. Ce n'est qu'ensuite, lorsque le rayonnement radioactif a suffisamment diminué au fil du temps, que nous pouvons les traiter comme des déchets « ordinaires ».

Choix de stockage

La durée pendant laquelle les déchets radioactifs doivent être stockés, et la manière de le faire, dépendent de la catégorie dans laquelle ils ont été classés : 

  • Les déchets de faible activité sont stockés en surface dans une installation de stockage en surface. 
  • Les déchets de moyenne et de haute activité doivent être stockés sous terre, dans une installation de stockage profond ou géologique. 

Saviez-vous que ... l'installation de stockage pour déchets de faible activité est construite à Dessel ? Les déchets devront y rester pendant des centaines d'années. Pour les déchets de haute activité, la décision de principe d'un stockage profond a été prise, mais le site doit encore être trouvé (sur le territoire national ou à l'étranger). 

2022_SCKCEN-categories-déchets-radioactifs-A

Catégories des déchets

En Belgique, les déchets radioactifs sont donc classés en 3 catégories : les déchets A, B et C. La classification dépend de la demi-vie (période radioactive) et du degré d'activité. 

Les fûts dans le hangar de l'entreprise fictive Nuclean que parcourt Fanny appartiennent clairement à la catégorie de déchets A. En effet, le guide parle de déchets de faible activité qui doivent être conservés pendant 100 ans, c'est-à-dire des déchets de faible activité de courte durée de vie. Encore un mot sur cette catégorie de déchets. 

SCK CEN - De Kiekeboes - Laagradioactief afval (2024)

Court, c'est quoi ? 

On entend par déchets à courte durée de vie des radionucléides dont la demi-vie est inférieure ou égale à 30 ans. Concrètement, cela signifie que ces déchets doivent rester isolés de l'homme et de l'environnement pendant environ 300 ans. Après ces 300 ans - soit 10 demi-vies - les déchets sont 1000 fois moins radioactifs, car la décroissance de la radioactivité est exponentielle. Dès lors, ils peuvent être traités comme des déchets conventionnels.

Activité des déchets

Les déchets de courte durée de vie de catégorie A peuvent être de faible ou de moyenne activité. L'activité des déchets est déterminée en mesurant le débit de dose au contact. Il s'agit de la dose à laquelle un individu est exposé au contact.

Comment mesurer quelque chose que l'on ne peut ni voir, ni sentir, ni entendre ? C'est ce que vous découvrirez bientôt dans le fact check de Fanny sur le thème « Mesurer la radioactivité » !

Nous distinguons trois niveaux d'activité :

  • Déchets de faible activité

    Mons de 5 milliSievert par heure

  • Déchets de moyenne activité

    Entre 5 milliSievert et 2 Sievert par heure

  • Déchets de haute activité

    plus de 2 Sievert par heure

Pour en savoir plus sur cette classification, consultez le site web de l'ONDRAF.

Cliquez ici

Qu'est-ce que l'ONDRAF ?

L'ONDRAF, l'Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies, est responsable de la gestion des déchets radioactifs en Belgique depuis sa création en 1980. La mission de cet organisme est de protéger efficacement la population et l'environnement contre les dangers potentiels des déchets radioactifs.

©NIRAS

Les déchets de faible activité proviennent-ils des hôpitaux ?

Les déchets de catégorie A proviennent notamment d'applications médicales. En effet, le déploiement toujours plus important de la médecine nucléaire génère des déchets radioactifs. Ces déchets sont entrés en contact avec des radio-isotopes au cours d'un traitement ou d'un diagnostic. Il s'agit notamment de seringues, de bocaux contenant (des résidus de) liquides radioactifs, d'équipements de protection individuelle (par exemple, les gants du personnel médical), d'appareils de mesure et de liquides d'étalonnage. Une grande partie d'entre eux ont une demi-vie inférieure à six mois. Ces déchets sont stockés sur place jusqu’à décroissance quasi complète de la radioactivité. Les déchets dont la demi-vie est plus longue sont pris en charge par l'ONDRAF, plus d'informations ici

Nos centrales nucléaires produisent également une quantité importante de déchets de faible activité, tels que des filtres, des résines, des gants, du papier et des déchets résiduels provenant du traitement des eaux usées dans les centrales nucléaires. Les déchets de moyenne activité sont quant à eux générés lors de la fabrication et du retraitement du combustible nucléaire, ainsi que lors des activités de démantèlement. Lorsque les centrales nucléaires belges seront finalement arrêtées, les réacteurs et les bâtiments seront entièrement démantelés. Cela entraînera également la production de déchets de catégorie A, que nous nous efforçons de minimiser grâce à l'expertise acquise dans le cadre du projet de démantèlement du BR3 et du projet ANUBIS, entre autres.

Des déchets de catégorie A sont également produits par d'autres secteurs de l'industrie. Pensons ici à la production de radio-isotopes, le contrôle des soudures et la stérilisation des aliments. 

Vous trouverez ici une vue d'ensemble de toutes les sources possibles de déchets radioactifs. 

©NIRAS

Où vont les déchets de catégorie A ?

Tous les déchets belges de catégorie A sont transportés vers Belgoprocess à Dessel, une filiale de l'ONDRAF. L'entreprise de traitement des déchets nucléaires presse les déchets pour en faire des disques, place ces disques dans des fûts en acier et remplit ces fûts de ciment. L'entreprise transporte les fûts remplis dans un bâtiment d'entreposage - une sorte de bunker - pour les entreposer temporairement.

Cet aspect temporaire est très important, car les déchets seront ensuite transférés dans une installation de stockage en surface. Cette installation de stockage en surface sera bientôt construite, également à Dessel. 

Ce projet est le résultat d'un processus participatif entre l'ONDRAF et les habitants de Mol et Dessel, en collaboration avec les partenariats MONA et STORA. L'installation de stockage sera constituée de plusieurs barrières et garantira que les déchets restent protégés de l'environnement. Après 300 ans, le niveau d'activité des déchets de catégorie A est inférieur au fond de rayonnement naturel. Il subsistera finalement dans le paysage deux collines. 

SCK CEN - Afval en berging (2019)

En savoir plus sur le cheminement des déchets radioactifs et l'installation de stockage en surface sur le site de l'ONDRAF à Dessel ? Alors, ne manquez pas de rendre visite à Tabloo !
(*)Ouvert au printemps 2022, ce centre de visiteurs fournit des informations accessibles sur la radioactivité en général et sur les déchets radioactifs de catégorie A en particulier. 

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SCK CEN - De Kiekeboes - Hoogradioactief afval (2024)

Stockage profond ou géologique

Les déchets de catégorie A ont leur place dans le stockage en surface, mais où doivent aller les déchets de catégorie B et C ? Vous le découvrirez dans le prochain factcheck « Enfouissons-nous nos déchets hautement radioactifs 400 mètres sous terre ? »

En savoir plus

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