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Fanny’s factcheck: non-prolifération

Extrait de la bande dessinée : « De Kiekeboes : Uranium 235 »

Dans la bande dessinée, Fanny parle d'une bombe sale. Au sens strict, il ne s'agit pas d'une arme nucléaire, mais d'une « bombe ordinaire » dotée d'une charge ou d'une enveloppe radioactive. L'arme diffuse de la radioactivité lors de son explosion, mais n'utilise pas de réactions nucléaires comme le fait une « vraie » arme nucléaire. 

Étant donné que, pour beaucoup, ce terme évoque encore les armes nucléaires, nous allons nous pencher sur la question de la « non-prolifération ». C'est-à-dire les efforts visant à prévenir la prolifération des armes, des matières et des technologies nucléaires.

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Traité de non-prolifération

Le traité de non-prolifération (TNP), officiellement le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, a été conclu en 1968 et est entré en vigueur deux ans plus tard. Le traité repose sur trois piliers ou objectifs :

  1. La non-prolifération des armes nucléaires et l'engagement des pays non nucléaires à ne pas fabriquer d'armes nucléaires. Le traité tire son nom de ce pilier.
  2. Le désarmement, moins d'armes nucléaires dans le monde.
  3. Le droit à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. 


Traité d'interdiction complète des essais nucléaires

Outre le traité de non-prolifération, il existe également le traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN, en anglais Comprehensive Test Ban Treaty - CTBT). Établi en 1996, le traité prévoit une interdiction mondiale des essais nucléaires et est essentiel pour le désarmement et la non-prolifération. Le traité n'est pas encore formellement entré en vigueur, mais certains de ses aspects sont d'ores et déjà opérationnels. L'un d'eux est un système de détection des essais nucléaires. Le système de détection est un système de surveillance global qui peut détecter n'importe quel essai nucléaire n'importe où. L'organisation internationale CTBTO (Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty Organization) a été créée pour contrôler le respect du traité. Dans le même contexte, un « centre national de données » peut être créé dans chaque État membre. En Belgique, il s'agit du NDC.be.

Le SCK CEN ne fait de la recherche que sur les applications nucléaires pacifiques.
Nos domaines de recherche sont tous axés sur des défis sociétaux majeurs.
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Le SCK CEN et la non-prolifération ?

Le SCK CEN ne fait de la recherche que sur les applications nucléaires pacifiques. C'est également ce que disent nos statuts. On ne trouvera chez nous aucune recherche liée à des applications nucléaires militaires. Nos domaines de recherche sont tous axés sur des défis sociétaux majeurs tels que le changement climatique, la gestion des déchets et la lutte contre le cancer. 

Le SCK CEN contribue même activement à la non-prolifération. Par exemple, nous aidons l'AIEA à Vienne à améliorer ses inspections en matière de non-prolifération, nous prenons des initiatives pour travailler avec des matériaux moins sensibles à la prolifération et nous avons même permis d'améliorer le contrôle du respect du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. 

Comment le SCK CEN s'engage-t-il en faveur de la non-prolifération ?

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Programme belge de soutien à l'AIEA

Le SCK CEN met en œuvre le programme de soutien belge à l'AIEA pour le gouvernement belge. Nous formons les inspecteurs de l'AIEA à mieux inspecter les installations nucléaires, nous améliorons les méthodes de mesure du combustible nucléaire et nous pouvons effectuer des analyses sur le combustible nucléaire pour l'AIEA. Nous répondons également aux questions qui nous sont posées par l'AIEA sur des sujets techniques. 

Contributions au traité d'interdiction des essais nucléaires (CTBT)

Par notre travail pour le NDC.be (dont le SCK CEN est un membre fondateur), nous contribuons à la mise en œuvre du traité d'interdiction des essais nucléaires ou CTBT (Comprehensive Nuclear-Test-Ban-Treaty). Nous élaborons des rapports d'analyse sur les observations suspectes pouvant indiquer une explosion nucléaire, nous participons à des simulations et à des exercices, et nous coopérons au niveau international avec les différents centres de données. 

Un de nos groupes de recherche surveille les rejets radioactifs dans le monde entier. Il permet de détecter les essais d'armes nucléaires. Et si le suivi et la détection des essais nucléaires sont utiles, des améliorations sont toujours possibles. C'est pourquoi nous avons développé un code statistique permettant également de calculer l'origine et l'ampleur d'un rejet radioactif. Nous mettons ce code à la disposition du CTBT pour vérifier le respect du traité d'interdiction des essais nucléaires.

Le calcul de l'emplacement de la source d'un rejet n'est qu'une fonctionnalité du code. Les scientifiques peuvent également l'utiliser pour prévoir la quantité de radioactivité libérée. Pour ce faire, l'algorithme s'appuie à la fois sur les stations de surveillance qui ont détecté des rejets radioactifs et sur celles qui n'ont pas enregistré de radioactivité. Grâce à ces informations cruciales, les scientifiques peuvent utiliser les modèles existants pour calculer l'ampleur du risque de contamination à un moment donné, en tenant compte de facteurs tels que les précipitations, ainsi que la vitesse et la direction du vent. Ces facteurs jouent un rôle crucial dans la dispersion des particules radioactives dans l'atmosphère. Cela permet de dresser une carte précise de la situation. 

📎 Plus d'informations sur le code statistique et son fonctionnement ? Lisez la suite ici.

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Conversion de l'uranium hautement enrichi à l'uranium faiblement enrichi

En mars 2023, nous avons annoncé que le réacteur de recherche BR2 fonctionnera à l'avenir avec de l'uranium faiblement enrichi. Le SCK CEN fait ainsi œuvre de pionnier dans la lutte contre la prolifération de l'uranium hautement enrichi, composant potentiel des armes nucléaires. En coopération avec les États-Unis, nous avons déjà testé avec succès trois éléments de combustible d'essai faiblement enrichi comme combustible effectif pour le réacteur. La conversion est inscrite dans notre calendrier en 2026 et, si tout se passe comme prévu, le BR2 sera alors le premier réacteur de recherche à combustible de haute performance au monde à avoir effectué cette conversion.

Cette conversion est d'ailleurs un processus de longue haleine : elle implique des années de développement, des essais intensifs et un dossier de sûreté très détaillé. En effet, nous devons prouver à l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) – l'autorité de régulation nucléaire en Belgique – que le nouveau type de combustible est aussi sûr que le combustible actuel. En outre, le réacteur de recherche devra fournir les mêmes performances techniques avec le nouveau combustible. Et ce n'est pas rien : le BR2 est l'un des réacteurs de recherche les plus puissants au monde. Le secteur médical et le secteur scientifique comptent sur lui. En effet, il joue un rôle essentiel au niveau mondial en produisant des radio-isotopes médicaux et en testant de nouveaux matériaux et combustibles pour l'industrie nucléaire. 

En 2023, nous avons franchi une étape importante dans ce processus de conversion. L'ambassadeur américain Michael M. Adler nous a félicités pour cette étape importante [voire la vidéo]. 

Pour en savoir plus sur la conversion, cliquez ici

« La conversion des réacteurs de l’uranium hautement enrichi à l’uranium faiblement enrichi rend le monde plus sûr et met l’accent sur l’importance vitale des instituts de recherche comme le SCK CEN en Belgique. Le partenariat de longue date entre les États-Unis et la Belgique en matière de recherche nucléaire nous permettra également, à nous et au monde entier, de relever les nombreux défis de notre ère, dont le changement climatique, les avancées médicales, la transition énergétique et la non-prolifération. Ensemble, nous pouvons construire un avenir plus durable et plus sûr »
Michael M. Adler, U.S. Ambassador to Belgium

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